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Tunisie - On ne nous dit pas tout

Par ACTU TUNISIE - 17 décembre 2013 Aucun Commentaire




Tunisie
Long et harassant ce samedi 14 décembre 2013, annoncé comme «décisif» pour l'avenir du pays.
Avec, au terme d'une journée émaillée de retards, truffée de rebondissements, la désignation, enfin, d'un successeur à M.Ali Laâreyedh.

Est-ce la sortie de crise?

On nous prévient : pas encore, pas tout à fait, le choix de M.Mehdi Jomaâ, soulignent les représentants du «Front du salut», n'a d'abord pas recueilli de consensus unanime. Certains ont réservé leur avis. Et d'autres se sont simplement retirés. Des voix rappellent aussi que le nouveau Premier ministre est membre de la Troïka démissionnaire et qu'il faisait partie des trois candidats proposés par Ennahdha. Ce ne sont pas forcément des garanties.

M.Houcine Abassi reconnaît lui-même, par ailleurs, que «nous n'en sommes qu'aux prémices d'une solution... le reste dépendra de la bonne volonté du futur gouvernement... ».

Bref, le Dialogue national repart certes mais la méfiance reste de mise, l'expectative, du moins.
Une impression de «non spécialiste» maintenant, ce qui «trotte», en fait, dans la tête du simple citoyen : ce «Dialogue» était à l'avance promis aux difficultés. La première tombait sous le sens : comment imaginer qu'un parti solidement accroché au pouvoir puisse céder les commandes sur la seule «foi» d'une négociation?

Qui connaît le mouvement Ennahdha, son idéologie et son projet, qui connaît surtout sa présence et son influence et ce qu'il a pu cumuler de prérogatives et de positions dans l'appareil de l'Etat, devait, de prime abord, se douter de l'extrême improbabilité d'un tel «scénario».

La seconde paraissait, elle aussi, tenir de l'évidence. Plus d'une centaine d'élus de l'ANC s'opposaient au principe même du «Dialogue». Soutenue par le «CPR» du président et, plus ou moins, beaucoup plus que moins, par le président de la République lui-même. Les signataires de la feuille de route des «quatre» avaient sûrement leur idée sur la question. Mais au regard du simple citoyen, de l'opinion en général, le bon sens plaidait plutôt pour la thèse de «l'utopie».
Et l'on n'exclura pas les possibles divergences qui pouvaient intervenir entre les participants mêmes au «Dialogue». Et celles-ci ont effectivement eu lieu, chacun ayant ses propres calculs politiciens et ses propres «supputations électorales». Au final, l'écrasante majorité des Tunisiens en est réduite, aujourd'hui, à s'interroger sur ce qui a motivé et motive encore tout ce «branle-bas», dont on ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants.

La crainte que le pays ne verse dans la violence et «le chaos»? L'élan patriotique ? Le devoir d'intérêt national ? Tout cela a été répété à l'envi tout au long de ces plus de trois mois de crise. Et personne n'en disconvient.

On ne nous dit pas tout, cependant. On ne nous dit pas, par exemple, ce qui adviendrait de nous tous, de la situation du pays, si le gouvernement «technocrate et indépendant» de M. Mehdi Jomaâ ne parvenait pas à se constituer. L'hypothèse est patente. Ennahdha veille toujours au grain, et l'approbation de l'ANC et de la présidence de la République n'est pas, déjà, acquise.

On ne nous dit pas, aussi, à quelle solution de rechange aurait-on recours au cas où ce gouvernement venait tout simplement à échouer. C'est du domaine du plausible, quand on sait l'énormité des tâches qui l'attendent, toutes à la fois.

On ne nous dit pas, surtout, «l'essentiel» : et si à l'instar des ministres «indépendants» convoqués sous la «Troïka 2», le nouveau Premier ministre et ses nouveaux collaborateurs ne s'avéraient être que des «reproducteurs», «continuateurs», d'une «Troïka» troisième version ?
«Le Dialogue national» est sans doute «l'unique remède» à nos problèmes. Mais en l'état actuel des choses (reconnaissons-le), il a encore à affronter moult inconnues.

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