Le panel de journaux, radios et chaînes télévisées s'est considérablement étoffé dans notre pays depuis le 14 janvier. Désormais, nous disposons d'un paysage médiatique pluriel où certains noms se sont bâti une renommée sans doute méritée. Mais, qu'en est-il de la neutralité de nos médias ?
Cette neutralité est-elle réalisable ? Est-elle souhaitable ? Le problème a été soulevé, la semaine dernière, après des interviews accordées par certains de nos «ténors» sur des chaînes télévisées... Interviews de personnages rétrogrades, affichant soit des tendances radicales sur le plan religieux, soit une attitude calomniatrice à l'égard des journalistes. C'est ainsi que Meriem Belkadhi, sur la chaîne Nessma, a reçu un présumé prédicateur aux propos obscurantistes et misogynes. Même chose pour Naoufel Ouertani qui, sous prétexte de neutralité, a invité un ancien officier de la garde nationale, converti à l'écriture après la révolution, mais dont l'écriture relève du pamphlet de basse classe.
En vérité, de telles prestations ne renforcent pas le désir de neutralité dont les journalistes veulent se parer : inviter des personnes de tous bords, donner voix à des discours parfois franchement hostiles; tout cela est inutile, voire néfaste. Il est clair que la diversité du panel médiatique fait que les chaînes ont chacune une connotation, laquelle, même non dite, est clairement établie.
Des chaînes telles «El moutawasset», ou «TNN», ou encore «Ezzitouna» n'inviteront jamais un laïc aux idées gauchisantes sur leur plateau. Ces chaînes n'ont que faire de la neutralité; elles ont, depuis longtemps, affiché leur couleur. A cela, rien de répréhensible. Notre pays est pluriel et cela doit se refléter dans le paysage médiatique. Il est bon que chaque chaîne assume la couleur que son ton, celui de ses animateurs et de ses émissions, lui donne même si elle tente de rétablir l'équilibre de la balance en invitant des personnages aux tendances non seulement divergentes, mais contraires.
De plus, il faut s'interroger sur la neutralité : le mot signifie que l'on se tienne à égale distance de tous les acteurs du champ politique et social, ceci est-il possible pour un média ? A partir du moment où ce média émet des jugements, effectue des commentaires, choisit les informations qu'il diffuse, tout comme la manière de les présenter, il cesse d'être neutre et prend parti pour des idées, des êtres ou des tendances. Dans les faits, la neutralité est non seulement irréalisable mais elle contribuerait à faire de ce média un organe d'information insipide et peu couru. Les êtres, dans leur diversité, veulent voir leurs convictions et leurs préférences illustrées, corroborées par le journal qu'ils lisent, la chaîne télévisée qu'ils regardent, la radio qu'ils écoutent. Et la diversité des médias en Tunisie permet à chacun de trouver le son de cloche qui lui correspond.
Toutefois, assumer une couleur politique ou sociale n'implique pas qu'on s'enferme dans une tour d'ivoire, ni qu'on cesse de tenir compte de l'avis contraire; tout est une question de dosage et de manière de présenter (l'information ou le personnage), sans faillir aux codes et aux valeurs morales en lesquels on croit.
Il est illusoire de s'imaginer que le personnage, invité par Naoufel Ouertani, ait pu changer d'un iota, après son passage sulfureux sur la chaîne «Ettounsia», ni que les spectateurs aient, après cette prestation, applaudi à la largesse d'esprit de l'animateur. Il est bon de rester ouvert aux autres, il faut aussi connaître sa propre valeur et celle de ses convictions, et de les préserver. Dans ce sens, nos médias ne sont pas neutres et ceci est inscrit dans la nature des choses. Mais l'absence de neutralité ne doit pas les empêcher d'aspirer à ce qui est bien plus important, à savoir l'honnêteté intellectuelle, véritable garant de la valeur d'un organe d'information.
Cette neutralité est-elle réalisable ? Est-elle souhaitable ? Le problème a été soulevé, la semaine dernière, après des interviews accordées par certains de nos «ténors» sur des chaînes télévisées... Interviews de personnages rétrogrades, affichant soit des tendances radicales sur le plan religieux, soit une attitude calomniatrice à l'égard des journalistes. C'est ainsi que Meriem Belkadhi, sur la chaîne Nessma, a reçu un présumé prédicateur aux propos obscurantistes et misogynes. Même chose pour Naoufel Ouertani qui, sous prétexte de neutralité, a invité un ancien officier de la garde nationale, converti à l'écriture après la révolution, mais dont l'écriture relève du pamphlet de basse classe.
En vérité, de telles prestations ne renforcent pas le désir de neutralité dont les journalistes veulent se parer : inviter des personnes de tous bords, donner voix à des discours parfois franchement hostiles; tout cela est inutile, voire néfaste. Il est clair que la diversité du panel médiatique fait que les chaînes ont chacune une connotation, laquelle, même non dite, est clairement établie.
Des chaînes telles «El moutawasset», ou «TNN», ou encore «Ezzitouna» n'inviteront jamais un laïc aux idées gauchisantes sur leur plateau. Ces chaînes n'ont que faire de la neutralité; elles ont, depuis longtemps, affiché leur couleur. A cela, rien de répréhensible. Notre pays est pluriel et cela doit se refléter dans le paysage médiatique. Il est bon que chaque chaîne assume la couleur que son ton, celui de ses animateurs et de ses émissions, lui donne même si elle tente de rétablir l'équilibre de la balance en invitant des personnages aux tendances non seulement divergentes, mais contraires.
De plus, il faut s'interroger sur la neutralité : le mot signifie que l'on se tienne à égale distance de tous les acteurs du champ politique et social, ceci est-il possible pour un média ? A partir du moment où ce média émet des jugements, effectue des commentaires, choisit les informations qu'il diffuse, tout comme la manière de les présenter, il cesse d'être neutre et prend parti pour des idées, des êtres ou des tendances. Dans les faits, la neutralité est non seulement irréalisable mais elle contribuerait à faire de ce média un organe d'information insipide et peu couru. Les êtres, dans leur diversité, veulent voir leurs convictions et leurs préférences illustrées, corroborées par le journal qu'ils lisent, la chaîne télévisée qu'ils regardent, la radio qu'ils écoutent. Et la diversité des médias en Tunisie permet à chacun de trouver le son de cloche qui lui correspond.
Toutefois, assumer une couleur politique ou sociale n'implique pas qu'on s'enferme dans une tour d'ivoire, ni qu'on cesse de tenir compte de l'avis contraire; tout est une question de dosage et de manière de présenter (l'information ou le personnage), sans faillir aux codes et aux valeurs morales en lesquels on croit.
Il est illusoire de s'imaginer que le personnage, invité par Naoufel Ouertani, ait pu changer d'un iota, après son passage sulfureux sur la chaîne «Ettounsia», ni que les spectateurs aient, après cette prestation, applaudi à la largesse d'esprit de l'animateur. Il est bon de rester ouvert aux autres, il faut aussi connaître sa propre valeur et celle de ses convictions, et de les préserver. Dans ce sens, nos médias ne sont pas neutres et ceci est inscrit dans la nature des choses. Mais l'absence de neutralité ne doit pas les empêcher d'aspirer à ce qui est bien plus important, à savoir l'honnêteté intellectuelle, véritable garant de la valeur d'un organe d'information.
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