Cette 35e journée des droits de la femme revêt, pour les citoyennes tunisiennes, une importance particulière. Actrices de premier plan du Printemps tunisien, l’année écoulée a été pour elles, jalonnée de grandes premières et d’incertitudes concernant l’avenir.
A la suite du départ de Ben Ali, les mouvements féministes du pays ont exigé que l’égalité entre les sexes soit mentionnée noir sur blanc dans la nouvelle Constitution, arguant que le Code du statut personnel (qui interdit la polygamie, la répudiation et autorise le divorce et l’avortement) ne devait pas être remis en question. Le 11 avril 2011, les Tunisiennes remportent une victoire historique, puisqu’un article de loi sur la parité des listes électorales est adopté. Celui-ci stipule que toutes les listes doivent respecter une parité stricte (50% de femmes), sous peine d’être purement et simplement invalidées. Il s’agit là d’une première mondiale.
Mais la victoire écrasante du parti Ennahda à la constituante en octobre dernier, fait déjà trembler toute une frange de la polulation féminine, terrifiée à l’idée de perdre ses acquis, si durement gagnés. L’adoption hypothétique de la charia dans la future Constitution, l’audience faite à certains religieux étrangers aux propos violents et misogynes ( l’un d’entre eux faisant de l’excision une simple opération de chirurgie esthétique), le regard complaisant porté par certains membres d’Ennahda sur la polygamie, sont autant de défis qui attendent les tunisiennes dans les années à venir.
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