Mélange de malchance et de manque de discernement coupable, les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie devraient coûter son fauteuil à la ministre des Affaires étrangères. La révolution du Jasmin aura eu raison de la longévité ministérielle de MAM.
Sans l’ubuesque proposition d’assistance policière à une dictature à bout de souffle, le voyage au soleil du couple Alliot-Marie serait resté dans le domaine privé !
Et pourtant ! Qu’une ministre (des Affaires étrangères de surcroît) se déplace lors de ses vacances à bord de l’avion d’un homme d’affaires d’une puissance étrangère, proche des autorités de ce pays, a en soit quelque chose d’hallucinant et de choquant.
Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume de la politique…
Un niveau de déconnexion abyssal qui fait que nos politiciens n’ont plus idée des normes et de la normalité.
Harcelés par les médias, ils sont prêts à toutes les lâchetés pour éviter une polémique, mais lorsqu’ils ne se sentent pas observés, leurs comportements sont indignes de leurs fonctions… en toute innocence.
Et quand Michèle Alliot-Marie (qui méritait une sortie de scène plus honorable eut égard au parcours sans faute de cette vraie gaulliste) dit pour se dédouaner sur le ton de la plaisanterie qu’elle passera ses prochaines vacances en Dordogne, elle ne réalise pas que le bon sens évident pour un responsable politique devrait lui commander d’agir de la sorte.
Prisonniers de leur tour d’ivoire, les responsables politiques feraient bien de revenir de temps à autre aux réalités… De toute évidence, c’est plus facile à dire qu’à faire depuis le Quai d’Orsay.
Autant la cabale contre Eric Woerth était lamentable et poujadiste (de la part de la gauche et des médias), autant les sanctions arbitraires à l’égard de préfets ou de hauts-fonctionnaires est un vilain travers du sarkozysme, mais la démission d’une ministre qui a montré si peu de clairvoyance dans un dossier central de la diplomatie française, semble inéluctable et même souhaitable.
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